Préparation domaine skiable (hiver 2021-2022)

 

Mi-décembre… la saison est bientôt lancée ! À nous la montée en cabine vers les plus belles vues, les pistes de ski à dévaler, les bons moments sur les télésièges, les pauses en terrasse… Bref, la totale !

Vous êtes prêt(e) à partir les spatules en avant… Mais attendez… pas si vite… Vous pensez peut-être qu’il suffit que la neige tombe et recouvre les pistes ou que le bouton « ON » soit enclenché pour retrouver votre domaine skiable préféré ? Pas vraiment…

Dameurs, pisteurs, techniciens de remontées mécaniques, électriciens… C’est une vraie fourmilière qui s’active avant le top départ tant attendu.

Alors, justement, découvrez en exclu les coulisses de préparation du domaine skiable. Pendant des semaines, nous avons suivi différentes étapes auprès des équipes SOREMAC (Domaine Skiable des Carroz).

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Installation de nouveaux enneigeurs

Pour l’hiver 2021/2022, la piste de Plein Soleil accueille deux enneigeurs Demaclenko de dernière génération, en remplacement d’anciens modèles. Montant de l’opération ? Environ 80 000 euros. L’objectif ? Optimiser la production et réduire la consommation énergétique. Les enneigeurs d’aujourd’hui ont une capacité de production plus élevée tout en utilisant moins de ressources. La rénovation du parc est donc primordiale pour anticiper l’avenir et investir dans des techniques durables. D’ailleurs, après plusieurs années d’investissement, la capacité d’enneigement sur le domaine skiable des Carroz est de 42 %.

 

Installation des matelas de sécurité

Chaque automne, environ 700 matelas et 3500 mètres de filets sont installés par les pisteurs-secouristes pour limiter les conséquences d’une collision d’un skieur contre de potentiels dangers (comme les pylônes de remontées mécaniques, les enneigeurs, les structures en bois ou autre). A la fin de l’hiver, ceux-ci sont enlevés et stockés jusqu’à l’hiver prochain.

 

Mise sur chenille des dameuses

Ces machines sont de véritables bijoux de mécanique et d’électronique, au nombre de 9 aux Carroz. L’hiver, le travail de damage permet d’identifier toutes les opérations de maintenance à prévoir. Et certaines envoient du lourd… Même si la une tâche paraît colossale, les chenilles de chaque dameuse sont démontées pour procéder à l’entretien et/ou à des réparations. Une fois vérifiée, la chenille posée au sol (800 kilos et 10m de longueur) est “enroulée” et fixée à nouveau pour permettre à la dameuse de reprendre du service dès les premières chutes de neige.

 

Installation des perches de téléski

Comme les matelas, les perches des téléskis font elles-aussi un petit séjour au chaud. La sécurité et la protection sont les deux motivations. Le démontage permet une vérification plus facile des 60 à 80 perches (selon le téléski)… et à l’abris, elles conservent leur bon état (préservées de la pluie par exemple). Les téléskis sont la seule remontée mécanique à connaître ce traitement puisque les sièges ou cabines, eux, ne sont pas démontés et remontés chaque année.

 

Redémarrage des télésièges (Tête des Saix)

Si votre voiture ne roulait pas pendant 6 mois, ça vaudrait le coup de la démarrer avant le grand départ au ski, n’est-ce pas ? Et bien, c’est identique pour les remontées mécaniques comme les télésièges ou la télécabine. C’est un peu le moment fatidique et officieux du début de saison à venir… Parfois, certains sièges sont stockés sous les gares pour éviter des dommages liés aux intempéries. Il faut alors remettre les sièges sur la ligne, avec un espacement égal entre chaque.

 

Livraison de dameuse

Voilà une étape des plus impressionnantes ! Les petits colis riquiqui, trop peu pour nous. C’est plutôt le convoi de l’extrême lorsque la dameuse revient de chez le fabriquant Prinoth. Rassurez-vous, toutes les dameuses ne partent pas en exode. La maintenance est effectuée en interne, par les dameurs et les garagistes du domaine skiable. Néanmoins, certaines dameuses sont des prototypes sur lesquels le constructeur apportent des ajustements et/ou des améliorations. Imaginez… ce sont bien 8 tonnes qui sont soulevées par le camion grue.

 

Entretien des pinces de la télécabine

A l’intersaison, c’est le bon moment pour faire l’entretien des remontées mécaniques. Après plusieurs mois de fonctionnement non stop, les remontées mécaniques ont besoin d’être chouchoutées. C’est alors que les équipes effectuent les contrôles réglementaires. Ici, en images, l’entretien des pinces de la télécabine… Tour à tour, les 66 pinces, qui maintiennent la cabine sur le câble, passent sous l’oeil expert des techniciens : vérification des roulements (avec écoute du bruit et mesure au gabarit), résistance des aiguilles, test du balancement des cabines. Quarante-cinq à cinquante heures de travail sont nécessaires à cette seule étape de préparation de la télécabine.

 

Mise en route des enneigeurs et production de neige de culture

Bienvenue dans les coulisses des “snowmakers” (ou nivoculteurs). Le processus de fabrication est simple : de l’eau passant dans un mécanisme d’air, pulvérisée dans une atmosphère froide et créant ainsi de la neige avec les mêmes propriétés que la neige dite “naturelle”. Par contre, dans l’ombre, c’est l’antre stratégique du domaine skiable qui s’active : l’usine à neige (le coeur), le poste informatique de commande (le cerveau), les 167 enneigeurs (les bras) et bien sûr les 3 nivoculteurs (les compétences) ! La production de neige de culture permet de faire durer plus longtemps le manteau neigeux et donc de favoriser une saison allant de décembre à avril.

 

Damage

Lorsque le domaine skiable est ouvert, les dameurs ont l’habitude de travailler le soir et la nuit. En préparation de saison, les dameuses sont de sortie la journée pour effectuer les premiers passages… Avec les chutes de neige et la production de neige de culture formant des tas, une grande quantité de neige doit être travaillée à l’aide de la lame et de la fraise à neige. Le dameur est un pilote hors-pair ! Si la pente est trop forte, il peut “aider” sa dameuse via un treuil attaché à un point fixe, nommé “point d’ancrage”.

L’info en plus : désormais, certaines machines sont équipées d’une technologie GPS permettant de savoir avec précision (de l’ordre du centimètre) l’épaisseur de neige à l’endroit où se trouve la dameuse.

 

Exercice d’évacuation

Vertige interdit pour le personnel permanent et saisonnier qui enfile le baudrier à l’occasion de l’exercice annuel d’évacuation. C’est une étape clé de la préparation du domaine skiable. L’équipe de sauvetage du jour simule l’évacuation “verticale”  de skieurs coincés sur une remontée mécanique supposée en panne. Le terme “vertical” désigne le fait que les skieurs sont redescendus au sol en rappel, une fois que le secouriste est parvenu à rejoindre le siège. Ces exercices peuvent avoir lieu sur un télésiège ou sur la télécabine. Pas de mystère : s’entraîner est la meilleure option pour appréhender cette mission et respecter le délai de 3h30 pour ramener les clients en lieu sûr suite à l’immobilisation de la remontée mécanique. 

 

Bon ski à tous pour cette saison d’hiver !